[Collection d'automates de Paul Gendre]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0259B 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique La mémoire est aussi dans les automates. La mémoire d'un certain savoir faire de techniques artisanales qu'il peut paraître utile de préserver. Poussé par une passion, jaillie d'on ne sait où, Paul Gendre s'est lancé dans l'aventure. Il a connu à 20 ans l'espèce de vertige que donne l'approche de l'infiniment grand. En 1951, il participe à la première expédition nationale pour la Nanda Devi. Ensuite, c'est le Hogar, le Caucase, encore l'Himalaya en 1955. Jusqu'en 75, il vaincra le Groëland, le Chacraju dans la Cordillère des Andes, un pic de sept mille mètres en Afghanistan, pour revenir enfin au Nanda Devi. A ce moment, il décroche. C'est la fin d'une grande passion. Et ce besoin, ce vertige, Paul Gendre va le chercher dans l'infiniment petit. Les mécaniques lilliputiennes. Les nuits blanches pour faire revivre un rouage. Cette nouvelle aventure commence pour Paul Gendre avec l'achat d'un orgue de l'époque Restauration qu'il déniche alors qu'il recherchait un secrétaire Louis-Philippe. Chef des ventes dans une boutique de peinture le jour, il devient alors le docteur Jekyll des automates la nuit. Il s'enferme dans son atelier pour se prêter aux rites étranges de sa vocation. Pendant plus de huit mille heures, il est resté là, à apprendre, recréer, construire, donner la vie à ces mécaniques mortes. Il a rapidement renoncé aux orgues de barbarie, trop encombrants, pour se livrer tout entier aux automates. Le premier qu'il rénove est une jeune fille au miroir qu'il déniche à Saint-Malo. Celle-ci se poudre, se coiffe. Paul Gendre apprend. "Il fallait toucher à tout. Tout apprendre. Le bois, le laiton, le cuir... et surtout, surtout respecter le travail initial". Pour Paul Gendre, c'est une obligation. Rénover, c'est respecter. Deux cents automates, pas moins, qui sont passés entre les mains de Paul Gendre. Sa femme le soutiendra par son talent de relieuse et son habileté à recoudre de vieux tissus. Paul Gendre découvre les évolutions des mécaniques qui "a permis une complication des mouvements". Son chef d'oeuvre : la rénovation de la maison de Wick. Paul Gendre a passé huit cents heures dans son atelier à la recherche d'un geste, d'une cambrure sur cette oeuvre. Vingt-sept personnages de quatre centimètres qui jouent aux cartes, qui dansent, filent de la laine ou font de la musique, sont grâce à lui redevenus vivant. Paul Gendre, dévoré par cette passion, est devenu un spécialiste. Il sera même expert en la matière auprès des tribunaux à une certaine époque. Il a lu tout ce qu'il fallait lire sur le sujet. Il a appris à faire un rouage, à assembler des fils, des ressorts, des poulies en l'espace de vingt ans. Maintenant, il sait meuler, sculpter, centrer, fabriquer des rouages. A chaque automate, il a pu analyser les diverses évolutions de ses jouets. Une technique à redécouvrir. Du tableau animé du XIXe siècle, à l'oiseau chanteur de Breugnier ou Jacquet du XVIIIe, Paul Gendre a vu tous les types d'automates défiler dans son atelier. Et il continue à redonner la vie au joueur de harpe, au magicien, au souffleur de fumée. Paul Gendre répond à sa façon à la question : "Objets inanimés avez-vous donc une âme ?". Même s'ils n'en avalent pas, il leur en donne une. Source : "Chirurgien mécanique" / C. D. [Christian Dybich] in Lyon Figaro, 14 février 1987, p.60.
note bibliographique "Les automates, le petit monde de Paul Gendre" / Roger Noël in Reflets de la vie lyonnaise et du Sud-Est, no.198, 15 décembre 1969, p.32-35. - "Paul Gendre, alpiniste, collectionneur et restaurateur d'automates" / Bernard Gaudez in Le Progrès de Lyon, 2 janvier 1968. - "Petit monde de Paul Gendre : les automates" / Roger Noël in Reflets de la vie lyonnaise et du Sud-Est, no.198, 15 décembre 1969, p.32-35. - "Paul Gendre : de l'alpinisme aux automates" / Luc Trassoudaine in Lyon Matin, 12 février 1987. - "Paul Gendre : collectionneur et restaurateur d'automates" / Maryse Danière in Le Progrès de Lyon, 13 fevrier 2001.

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